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18/02/2016 : salariés et syndicalistes ne sont pas des voyous ! Meeting de soutien à Marseille. Pas de Prison pour celles et ceux qui défendent leurs emplois, leur dignité, l’outil de travail ! Retrait des poursuites ! Code du Travail en danger !

Signons massivement la pétition pour exiger le retrait des poursuites contre les 8 de Goodyear condamnés à 24 mois de prison dont 9 mois ferme !

Pour le patronat et nos gouvernants, il n’y a pas de hasard.

Il n’y a pas de hasard à ce que des syndicalistes et des salariés soient condamnés à de la prison ferme pour avoir tenté de défendre leurs emplois -et l’avenir de leurs familles- face à des licenciements "boursiers".

Il n’y a pas de hasard dans cette violence des forts contre les plus faibles.

Il n’y a pas de hasard dans la criminalisation de l’action syndicale.

La violence sociale, c’est celle qui du jour au lendemain brise des vies - 12 suicides chez les travailleurs de Goodyear depuis la fermeture de l’usine d’Amiens- celle qui brise des ménages, fait vendre l’appartement ou la maison parce qu’on ne peut plus payer, qui empêche de "financer" les études des enfants, celle qui jette dans la précarité et le chômage de masse, celle qui donne rendez-vous à la cellule de reclassement pour laisser espérer une issue au déclassement.

Ce n’est pas un hasard si des procureurs décident de poursuivre des salarié-es en lutte contre l’écroulement de leur vie, ce n’est pas un hasard si on est arrêté à l’aube devant ses enfants, sa famille, devant le voisinage et menotté parce qu’on serait un "danger" et un délinquant dont l’empreinte ADN doit être collectée au même titre que celle d’un pédophile.

Ce n’est pas un hasard si ces agissements correspondent avec la volonté du patronat et de gouvernement de liquider le code du travail, parce que ce code, c’est un livre, et qu’un livre ça peut changer la vie.

Ce livre, c’est plus de cent ans de conquis sociaux, de régulation de l’arbitraire, celle de la soumission et de la subordination du salarié, de la salariée, du travailleur, de la travailleuse, à son employeur, à son patron. Not’ bon Maître.

Jugez plutôt ce qu’est le projet de loi El Khomri, ministre du travail ou plutôt du Labeur.

 remise en cause des 35 h, donc du seuil à partir duquel des heures sups majorées sont payées.
 renvoi à l’entreprise de la durée du temps de travail de 10h00 à 12 h 00/jour sans encadrement des dérogations.
 la proposition initiale du projet de loi prévoyait une semaine de ... 60h00 ! cela a été retiré pour le passage devant le conseil d’Etat.
 l’accord d’entreprise pourra faire travailler de 44 à 46 h00 par semaine sur 16 semaines (au lieu de 12 précédemment)
 le verrou de la majoration de 25 % des heures supplémentaires saute (plancher de 10%)
 paiement des heures sups, actuellement annualisé pourrait être reporté sur 2 ans (travail et salaire à crédit)
 forfait jour discuté directement entre le patron et le salarié, le repos de 11h00 obligatoire pourra être fractionné ! On ne comptera plus les heures ni les jours !
 les apprentis, c’est la semaine de travail portée à 40h00 au lieu de 35
 dispositions de "préservation ou de maintien de l’emploi" pour augmenter les cadences sans augmentation de salaire ou au contraire réduire le temps de travail : si refus du salarié, c’est le licenciement, non pas pour "raison économique" mais pour "cause réelle et sérieuse"
 les accords majoritaires dans l’entreprise (signés par les syndicats ayant plus de 50% des voix) sont contournés par le référendum (avec le poids de la subordination du salarié à son patron)
 limitation des indemnités aux Prud’hommes
 licenciement pour "réorganisation nécessaire" par comparaison de l’activité d’une année sur l’autre

« Si le projet ressemble au document, on va vers un droit du travail à la carte avec une primauté quasi systématique de l’accord d’entreprise sur l’accord de branche
en matière de temps de travail, analyse l’expert en droit social. On rappellera qu’à ce niveau, le rapport de force est particulièrement déséquilibré, que cela conduit potentiellement au dumping social et complexifie la situation du salarié qui changera
de droit applicable en même temps qu’il changera d’entreprise. » (Pascal Lockié in Médiapart).

Pour Gérard Filoche, " les dispositions prévues rendent possibles tellement de dérogations à la loi que pratiquement plus rien de l’ordre public social ne restera en place. Il y aura 10 000 Codes du travail dans 10 000 entreprises."

Il n’y a donc pas de hasard dans la concordance de la politique de criminalisation de l’action syndicale et dans celle du démantèlement du droit du travail.

Le Medef est en extase. Le risque, c’est aux salarié-es de l’assumer.

Un autre risque est aussi de voir la société se solidariser avec nos camarades de lutte poursuivis et condamnés à de la prison ferme, quand d’autres, fraudeurs fiscaux et faux facturiés divers et variés se pavanent bien tranquillement dans leurs certitudes. Il faut dire que le "bon droit" semble avec eux et que la vie de rentier vaut le coup d’être vécue à la condition de mener la lutte des classes dans les prétoires pour faire condamner des syndicalistes et dans les entreprises pour démanteler les normes sociales.

FL.

Article publié le 19 février 2016.


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