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23/09/2021. Missions SIE de la Drfip 13 délocalisées à Valence.

En février 2021, la DG publie la carte des 66 villes retenues pour relocaliser des services.
Bien sûr les mots ont un sens et si la DG utilise celui de « relocalisation » c’est en fait pour éviter d’employer celui de délocalisation.
Des cartes se succèdent, avec les fameuses pastilles colorées censées être gobées et frapper nos esprits pour 2021.

Pour 2022, c’est à peine indiqué : le noir et blanc a son intérêt.

Il faut aller lire le « guide sur l’appel à candidatures national destiné à pourvoir en 2022 des emplois de catégorie B dans le cadre de la relocalisation de services » pour apprendre que deux antennes (distinctes) de services des impôts des entreprises de Valence (26) accompliront certaines missions dévolues à un ou plusieurs SIE des Bouches-du-Rhône et du Rhône !

Opposer les pauvres entre-eux, nos gouvernants savent le faire.

Il n’est pas question ici de mesurer la misère mais de questionner les attendus de la « démétropolisation ».

En effet, Marseille et plus généralement le département ont-ils besoin de perdre des emplois qualifiés dans le service public quand tout démontre (y compris les annonces récentes du Président de la République) le déficit actuel dans la réponse aux besoins sociaux de la population et les attentes de celle-ci ?

Car il va falloir « financer » les emplois transférés dans le cadre des délocalisations.
Des emplois transférés, c’est très concrètement des emplois à destination du service public de proximité et de pleine compétence qui seront supprimés.

Dans sa propagande, le DG indique « une démarche visant à rééquilibrer la présence de ses services sur le territoire en relocalisant dans des villes moyennes ou plus petites des emplois situés dans les métropoles les plus peuplées ».

Ce serait simple comme une soustraction ? Certainement pas. Bâtir des villes à la campagne, on connaît…

Redynamiser des « territoires », c’est avant tout redonner une perspective en terme d’embauches sur des emplois qualifiés et pérennes ; cela doit conjuguer une réelle politique de formation, un renouveau industriel, des investissements structurants et productifs, un développement raisonné et soucieux de l’environnement.
Nous sommes loin de la petitesse de l’argumentaire de la DG de septembre 2020, laquelle indiquait « la crise sanitaire nous a ainsi conduits à confirmer notre capacité à travailler à distance et a renforcé l’aspiration à vivre en dehors des métropoles ».

Par contre, pour réduire les inégalités, on fait comment ? On se prive d ‘emplois qualifiés et on accentue la pauvreté de communes entières ?
Le service public n’a-il pas un rôle à jouer ? Et le nôtre en particulier ?
L’exclusion et la pauvreté ne sont pas symboliques. Quid de l’égalité d’accès et de traitement ?

Enfin, jouer de la flûte en indiquant que les relocalisations permettront un renouveau de cadre de vie des agents (aspiration en soi légitime) quand de l’autre côté, la Ministre de la Fonction publique veut faire avec son « chantier » sur la rémunération, de la mobilité l’alpha et l’oméga du déroulement de carrière ?
Cela fait dire dans le journal « le Monde » du 21/09/2021 à Luc Rouban, directeur de recherches au CNRS, chercheur au Centre d’études de la vie politique française de Sciences Po (Cevipof), « Le poids de l’avancement pèse sur le fonctionnaire à titre individuel beaucoup plus qu’avant : ce sera à lui de se préparer, de chercher des formations, de rédiger un bon CV, de solliciter un autre ministère ou un autre établissement public, d’accepter d’être mis en concurrence avec d’autres agents ou des candidats venant du privé ».

Nous sommes très loin des intentions supposées d’un meilleur service public et du repeuplement de zones délaissés où il ferait bon vivre.

Par contre nous nous rapprochons dans le même temps, avec la remise en cause du statut et des règles de rémunérations, d’une paupérisation de la majorité des agents.

Travailler à la « campagne », avoir son petit carré pour le potager, les poules et les lapins, pour le plaisir, ou juste pour pouvoir bouffer ? »

Article publié le 22 septembre 2021.


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