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08/02/2016 : La CGT Finances publiques 13 au congrès de l’Union Départementale CGT des Bouches-du-Rhône. Interventions du syndicat dans le débat général.

Du 2 au 4 février s’est déroulé le 56 ème congrès de l’Union départementale CGT des Bouches-du-Rhône au parc Chanot à Marseille.

L’union départementale (UD) regroupe en son sein l’ensemble des syndicats CGT du département (Privé, Public, Chômeurs, Retraités) ainsi que les unions locales (organisations teritoriales de proximité). L’UD, c’est dans le jargon syndical l’INTERPRO.

Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT était présent.

Plus de 600 délégués ont assisté aux 3 jours du congrès.

Notre section syndicale s’inscrit pleinement dans l’activité interprofessionnelle et a pris toute sa place durant le congrès en intervenant dans le débat (voir ci-dessous) mais aussi en participant le 4 février 2016 à la journée nationale de soutien aux camarades de Goodyear condamnés à de la prison pour avoir lutté pour sauver leurs emplois !
Il s’agit aussi de lutter contre la criminalisation de l’action syndicale dont sont victimes de nombreux salariés et syndicalistes (Air France, Construction, centrale de Gardanne, associations de services à la personne, etc.).

Vous trouverez ci-dessous les interventions prononcées durant le débat général.

1ère Intervention CGT Finances publiques 13 56ème congrès de l’UD CGT 13

Avec la CGT, redonner confiance en l’action collective, être utile pour le salariat, unir et rassembler

Cher-es camarades,

La CGT Finances publiques 13 vous adresse son salut fraternel.

Dans la période complexe et troublée que le salariat doit affronter, nous devons être un repère, une boussole, une référence et même le creuset dans lequel le salariat dans sa diversité peut se rassembler, s’unifier sur des objectifs partagés.
Faire sens , être utile, pour que notre outil ne soit pas perçu par les travailleurs pour ce qu’il serait, mais pour ce à quoi il sert, pour ce à quoi il est destiné.

Voilà un défi qu’il nous faut relever dans un contexte général où l’action collective n’est pas forcément perçue comme pouvant transformer le quotidien, changer la donne, changer la vie.

Face à l’offensive patronale et néo-libérale, dans un rapport de force aujourd’hui difficile pour le salariat, relever ce défi doit nous obliger à travailler encore plus notre socle, renforcer notre centre de gravité pour affronter, quelle que soit l’issue, ce vent mauvais.

Aux Finances publiques, nous sommes convaincus que ce socle, c’est la réponse aux besoins sociaux, élément clé pour que l’outil CGT demeure celui d’un syndicalisme de transformation sociale, d’émancipation.

Cela passe par l’ancrage à l’entreprise, l’intervention directe des salariés, un syndicalisme de proximité, des convergences de terrain. Faire avec les salariés, ne pas faire à leur place.

C’est parfois long, souvent difficile, nous pouvons parfois même nous impatienter.

Mais brûler ces étapes, c’est rendre plus difficile la construction du rapport de force, rendre plus difficile la construction du mouvement social.
Partir de l’immédiateté, du carreau cassé, de la revendication, être efficace, c’est gagner la reconnaissance par les salarié-s de l’outil syndical et de sa crédibilité. Etre crédible, ce n’est pas une mince affaire, cela veut dire gagner la confiance et savoir que chacun peut compter sur l’autre pour avancer et construire les luttes revendicatives et le mouvement social.
Forcément, quand le salariat est éclaté, précarisé, sous traité, atomisé, exclu du travail, ce chantier n’en n’est que plus difficile.

Mais l’un dans l’autre, ce syndicalisme de proximité est indispensable pour travailler de réelles convergences d’intérêts et de luttes.

Si à la CGT sous savons que l’action collective ouvre des possibles, nous savons aussi qu’il nous faut travailler à redonner confiance en l’action collective.
Les séquences passées- et particulièrement les conflits sur les retraites- ont fait des dégâts tandis qu’une forme de syndicalisme institutionnel a contribué à brouiller les pistes et parfois même à jeter le trouble dans le corps militant.

C’est pourquoi il faut que chacune des caractéristiques fondamentales de la CGT soit préservée, protégée, renforcée, développée pour être le meilleur outil pour les salarié-es. Ces caractéristiques, nous les connaissons : un syndicalisme de masse, de classe, unitaire, indépendant et démocratique.

Nous citerons Henri Krazucki – pour le faire partager- qui écrivait en 1992 : On apprend à l’école la composition chimique des corps. Si l’on retire ou ajoute un seul de ses éléments constitutifs on change la nature du corps. Il en est de même pour la CGT : si l’on retire une seule de ses caractéristiques fondamentales ce n’est plus la CGT, c’est une autre organisation.
 Comment mieux travailler pour une CGT en phase avec la composition organique du salariat et être de masse ?
 Comment préserver notre indépendance et travailler à l’unité pour garantir le rassemblement et l’efficacité ?
 Comment Travailler les convergences pour une rapport de force de transformation sociale ?
 Comment améliorer notre qualité de vie syndicale, impliquer davantage les syndiqué-es, conjuguer diversité, spécificités et efficacité ?

Ces questions ne sont pas nouvelles, mais nous semblent avoir une actualité certaine, tant au plan national que départemental.

Enfin, « bilan et perspectives » doivent nous questionner sur nos pratiques.

Nous sommes convaincus que la culture du débat saura illustrer une des caractéristiques de la CGT : la démocratie !

Vive la CGT !


2ème intervention

Droits et libertés - Légitimité des revendications et des actions syndicales - Choix de société

Notre direction s’est déclarée officiellement, dans le cadre du recensement des risques professionnels, harcelée, avec risque maximum, par les OS, donc par la CGT.
2300 suppressions d’emplois par an à la Direction des Finances publiques, blocage des salaires, fusions des services. Rien que sur Marseille nous sommes passés en 5 ans de 20 sites à 4.

Et c’est la CGT qui harcèlerait la direction, les directions d’entreprise ?

Ce sont les salariés d’Air France qui se trouvent mis en accusation parce qu’ils sont excédés par l’attitude de leur direction, qui licencie à tour de bras tout en empochant 60 millions d’euros de CICE.
Ce sont les employés de Goodyear qui se retrouvent poursuivis par l’Etat et condamnés parce qu’ils se battaient pour l’emploi.

Il y a deux semaines nous avons occupé un site des finances publiques pour empêcher la disparition de 2 services. La direction a déclaré notre lutte illégale.

Nous sommes, en ce début de XXIème siècle, dans une époque ou le gouvernement s’affiche comme pourfendeur du chômage tout en supprimant massivement des emplois dans la fonction publique et en criminalisant ceux qui luttent.
Le Guen dit qu’il y trop d’organisations syndicales, El Khomri promeut les référendums d’entreprise, le dialogue social ne suffit plus pour inféoder les organisations syndicales, il faut aller plus loin : les contourner.

Les suppressions d’emplois dans la Fonction Publique financent des milliards d’euros de cadeaux aux entreprises qui suppriment des emplois, demandent toujours plus de cadeaux, de souplesse, toujours moins de « charges », toujours moins de droits pour les salariés.

Une grande partie des cadeaux (CICE et autres) vont dans les poches des actionnaires qui s’empressent d’aller voir leurs banquiers ou d’autres officines spécialisées dans l’évasion fiscale, dont les effectifs explosent pendant que le pouvoir supprime massivement des emplois dans l’administration qui est chargée de la fraude fiscale.

Le pompon dans cette affaire, la cerise sur le gâteau, celui que se partage les 1% des plus riches qui possèdent plus de la moitié des richesses, c’est le « prélèvement à la source.

Ce dernier nous est présenté comme une simple mesure technique de simplification du prélèvement de l’impôt. Il s’agit en fait de le privatiser en le donnant, clef en main, aux banques ou aux entreprises, c’est-à-dire à ceux qui organisent la fraude fiscale ou en sont, pour certains, les clients.

Où est la réforme fiscale promise ? Celle qui participerait d’une meilleure justice fiscale, et permettrait de financer une autre politique. Là aussi les faits sont têtus. Hollande qui s’est opposé dans un premier temps à la TVA dite sociale, par ce que la TVA est l’impôt le plus injuste qui soit, la met en place six mois après son arrivée pour financer le CICE.

Macron, enfonce le clou et déclare le statut de la fonction publique obsolète et amplifie ainsi la lutte contre l’intérêt général, contre la Fonction publique.

La CGT doit participer à une redéfinition du rôle de l’État, des collectivités territoriales, comme outils de protection des citoyens, surtout des plus faibles, de définition de normes sociales, économiques, écologiques. Au-delà des missions dites régaliennes : défense, justice, police, fiscalité, il faut repenser les modes d’appropriation par les citoyens des missions essentielles que sont : la santé, l’éducation, la gestion et la distribution de l’énergie, les réseaux, les transports, la banque, l’assurance …

Mes camarades, je souhaite une chose à ce congrès, c’est de se conclure sur la conviction qu’un autre monde est possible mais que nous n’y arriverons pas sous les lambris du dialogue dit social ou autres conférences sociales. Reprenons la main par la lutte et le rapport de force.

3ème intervention

L’état d’urgence : une opportunité pour casser les acquis sociaux et museler l’action syndicale

Je vais commencer par une banalité : le gouvernement Hollande-Valls-Macron est totalement inféodé au patronat. C’est une banalité mais il faut l’avoir à l’esprit quand on aborde la question de l’état d’urgence parce que le mouvement syndical est dans la cible de l’état d’urgence.

Quoi de plus révélateur à cet égard que les peines de prison fermes infligées aux 9 de Good Year sur plainte du parquet, c’est à dire sur ordre du gouvernement pour avoir osé défendre leur droit à une existence sociale. Quoi de plus significatif que Good Year ne soit pas un événement isolé mais fasse suite à Air-France avec les interpellations à l’aube, c’est à dire l’état d’urgence avant l’état d’urgence.

Le gouvernement a décidé d’utiliser les attentats terroristes comme une opportunité pour mettre en place l’état d’urgence qui instaure un contrôle a priori des préfets sur l’action syndicale et le droit de manifester, qui autorise les perquisitions et assignations à résidence hors contrôle judiciaire, mesures qui ont frappé bien d’autres cibles que les milieux djihadistes, qui engage une véritable marche à l’état policier avec le projet de loi de constitutionnalisation de l’état d’urgence et dans la foulée le projet de loi de réforme pénale qui en rajoute, accroît les pouvoirs de la police et dessaisit le juge judiciaire.

Valls a dit que l’état d’urgence durerait tant que la menace de Daech subsisterait, autant dire pour une durée imprévisible car, cette menace c’est le gouvernement qui l’entretient par ses multiples interventions militaires.

La sécurité, cela commence par l’arrêt des expéditions militaires !

Rendre permanent l’état d’urgence, c’est pour le gouvernement se donner les moyens de réprimer férocement tout mouvement de protestation des travailleurs et mettre la pression sur le mouvement syndical pour le domestiquer, pour l’amener par le dialogue social à prendre en charge le démantèlement du Code du travail, celui du statut de la fonction publique avec PPCR, d’aller plus loin que le plan Hartz 4 en Allemagne, en particulier en renvoyant tout, du temps de travail jusqu’aux salaires, à des discussions d’entreprises sous la menace du chantage à l’emploi et maintenant du chantage au référendum.

L’état d’urgence, c’est une opportunité pour eux. C’est le moyen de mener à bien enfin le plan de démantèlement complet des acquis que le patronat appelle de ses vœux depuis longtemps, d’opérer une modification radicale du rapport de forces entre les classes.

Mickael Wamen ne dit pas autre chose lorsqu’il déclare : « l’état d’urgence apporte juste plus de pouvoir à ceux qui veulent nous écraser ».

La CGT a donc une responsabilité particulière dans cette situation.

C’est un tout : il faut impulser la défense la plus vigoureuse des Good Year, défendre tous les acquis qui demeurent et dans le même temps combattre contre la loi de constitutionnalisation de l’état d’urgence.

Voilà pourquoi la confédération a eu raison de prendre position contre la constitutionnalisation de l’état d’urgence, pour sa levée immédiate, contre la déchéance de nationalité.

Mais il faut passer des paroles aux actes.

Lorsqu’on constate que samedi, dans la manifestation contre l’état d’urgence à Marseille, il n’y avait ni sono CGT, ni banderole CGT, ni drapeaux CGT alors qu’il y avait de nombreux jeunes, cela a de quoi rendre perplexe.

Cela a de quoi rendre perplexe car la CGT, et le mouvement syndical ont un rôle décisif à jouer dans la mobilisation.

Le projet de loi de constitutionnalisation de l’état d’urgence est soumis à l’Assemblée Nationale à compter du 5.

Devons nous attendre tranquillement que le projet de loi de constitutionnalisation passe ou bien ne faut-il pas que notre confédération prenne les choses en main et appelle à l’organisation d’une manifestation des organisations syndicales, une manifestation nationale là où cela doit se décider, en direction de l’Assemblée Nationale pour empêcher la loi de constitutionnalisation de l’état d’urgence de passer et pour exiger la levée immédiate de l’état d’urgence ?

A cette question, la Commission Exécutive de la section CGT des Bouches du Rhône des Finances Publiques a répondu en votant une adresse à la direction nationale de notre syndicat pour qu’il demande à la confédération d’appeler à une telle manifestation et de s’adresser aux autres organisations pour que cette manifestation soit appelée dans l’unité.

Manif Goodyear 4 février 2016

Article publié le 12 février 2016.


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