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16/07/2016 : Réduction du temps de travail. Et si on remettait les pendules à l’heure ?

40 heures en 1936, 35 heures en 1998. À quand les 32 heures ?

Le temps de travail est au cœur de la question sociale. Sa réduction négociée est la voie à suivre pour relancer l’économie et vivre mieux.
Entretien avec Mohammed Oussedik et Michel Husson.
Nouvelle vie Ouvrière Juin 2016

Dans une période où la croissance est à la peine et le chômage au plus haut, est-ce bien raisonnable de proposer une baisse du temps de travail ?

Michel Husson. Oui, absolument. C’est une mesure qui a déjà créé de l’emploi par le passé. Face au défi de l’automatisation qui menace beaucoup d’emplois, c’est la réponse logique, équitable et juste aux gains de productivité et au chômage.

Mohammed Oussedik. Plus que raisonnable, c’est tout simplement indispensable. La réduction du temps de travail est là. La seule question est de savoir si elle doit être réfléchie et négociée, ou bien subie parce qu’imposée par les employeurs.

M.H. Tout est en effet dans le « comment » procéder. Le chômage est une réduction
du temps de travail à zéro heure. Les emplois précaires à petits horaires constituent aussi une baisse du temps de travail. En revanche, le partage du nombre total d’heures travaillées – qui n’est pas un partage de la masse salariale – répond
à la volonté de « travailler moins et mieux pour travailler toutes et tous ». Seule
cette baisse uniforme du temps de travail permettra de créer des emplois et de
réduire la précarité.Et si on remettait les pendules à l’heure ?

M.O. France Stratégie voit un « gisement potentiel d’emploi » dans le développement du temps partiel. Qui dit temps partiel dit bien réduction du
temps de travail ! Mais cette réduction ne doit pas être le moyen de précariser
encore davantage l’emploi, de baisser le revenu des salariés et d’affaiblir le financement de la protection sociale. La question posée est celle de la répartition des richesses créées. Le passage aux 32 heures doit permettre aux chômeurs de trouver un emploi, aux salariés à temps partiel d’accéder à un temps plein. Il implique une augmentation du taux horaire et un abaissement du seuil de déclenchement des heures supplémentaires.

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Article publié le 26 juillet 2016.


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