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29/11/2013 : Management irrespectueux : BASTA !

« MANAGEMENT IRRESPECTUEUX » BASTA !

-On peut se tutoyer ? Hein ? C’est plus sympa....

-Ouais.

-T’es lourd ! (1)


 Refus de dialoguer, remarques insidieuses, mots blessants, jugements péremptoires sur la qualité de la personne ou d’un collègue, modification arbitraire de l’organisation du travail, changements intempestifs d’attribution, pression lié aux « objectifs », « dé-valuation professionnelle »...

 Perte de sens du travail, « dé- travail », ultra-délégation, flicage, Cachets pour dormir, anti-dépresseurs,...

Exemples de comportements caractéristiques d’un management pathogène quand ils sont répétés et/ou cumulés

  • Je ne perds pas de temps à te parler, je te courrielle ou je te postite systématiquement.
  • Je te tutoie mais toi tu me voussoies.
  • Je t’appelle par ton prénom c’est tellement plus sympa... mais toi tu me donnes du Madame ou du Monsieur.
  • Et puis je hausse le ton, et me fais menaçant-e, surtout sans témoin.
  • Je ne te donne pas toutes les infos, il faudra que tu me prouves ta motivation en allant les chercher tout-e seul-e.
  • Je t’entends mais ne t’écoute pas. Parfois je fais l’inverse.
  • Je t’isole du collectif de travail, ou alors je te contourne.
  • Je répartis inégalement la charge de travail.
  • Je t’incite à muter, je te dissuade de muter.
  • Je veux de la qualité avec un travail exécuté en mode dégradé.
  • Je veux que tu t’occupes toute affaire cessante de mon problème ; ce que tu faisais est moins important.
  • Je fixe les priorités, je les inverse, je change d’avis, tu exécutes.
  • Je fais systématiquement des remarques quand je sais que c’est toi qui a produit le travail.
  • Je te demande en fin de journée un travail urgent.
  • Je sais que tu travailles à la maison pour « boucler » ; je la boucle.
  • Tu es écrêté, tu travailles gratuitement : c’est ta faute, il faut que tu t’organises mieux.
  • Tu as RDV chez le spécialiste ? Refus du congé, la « période l’exige ».
  • Ma maladie est plus grave que la tienne, moi je ne fais pas du cinéma.
  • Je pense à ta place ce qui est bon pour toi.
  • Je te chronomètre.
  • Je me penche sur ton épaule pour lire ce que tu écris, je te suis pour savoir ce que tu fais.
  • Je te demande ton avis mais je m’en contrefiche.
  • Je te pose une question mais j’ai déjà la réponse.
  • Je prêche le faux pour savoir le vrai.
  • Je donne une consigne à un agent mais je ne m’adresse pas à toi qui es concerné.
  • Je ne te dis pas bonjour, je ne te regarde plus, je ne te vois plus.
    (...)

Les agents, tout grade confondu, qui subissent le management irrespectueux, c’est à dire plusieurs de ces faits et comportements de manière répétitive, nous disent et nous expliquent qu’ « ils aiment leur travail », que « ce qu’ils font leur plaît ». Et pourtant ils sont malheureux.

Nous passons en moyenne 8h00 par jour au travail. Ces 8h00, c’est parfois plus qu’avec notre famille, nos proches, nos amis.

Toute relation, bien sûr, peut connaître ses maladresses, ses imperfections. L’échange, le dialogue n’en sont pas exempts ; un mot malheureux, une interprétation. Mais là n’est pas le problème.

 Dans les relations de travail, nous ne sommes pas des « partenaires ».
Le salarié, le fonctionnaire sont dans une position de subordination juridique, avec le « chef de structure », avec le « supérieur ».
Mais le supérieur n’est pas le « patron » dans la fonction publique. Il faut se le rappeler, ce n’est pas lui qui paie en fin de mois. D’ailleurs, le fonctionnaire ne perçoit pas de salaire mais un « traitement ».

 Dans nos services nous travaillons ensemble pour le service public.
Nous contribuons chacun-e à la mise en œuvre des politiques publiques, nous travaillons sur des missions dont la finalité s’inscrit dans les dispositions d’un Etat de droit, avec l’égalité d’accès et de traitement, la neutralité et la continuité du service public.

 Percutés par des indicateurs quantitatifs, par des politiques d’objectifs dont le dénominateur commun sont les « économies budgétaires et les suppressions d’emplois », nous devons travailler toujours plus avec toujours moins de collègues et de moyens matériels.

Dans le même temps, avec des services en sous-effectifs, nous vivons une intensification du travail avec pour corollaire la concentration des tâches, de nouveaux process de travail mais aussi une individualisation et une segmentation dont l’objectif est de couper chaque agent du collectif de travail et des solidarités que ce collectif génère.

C’est ce à quoi le management (de l’italien « maneggiare » : faire tourner les chevaux dans un manège ) s’attelle !

MAIS NOUS NE SOMMES PAS DES BOURRINS !

 Le discours de l’excellence avec son paradoxe (si l’excellence c’est l’exception, et si chacun-e doit devenir « excellent », alors si tout le monde l’est, l’excellent devient le commun !), le refus de discuter vraiment des qualifications et de la technicité, la volonté managériale de « shunter » , d’ignorer le sens du travail et sa finalité pour ne considérer que les « objectifs », voilà ce qui est dévastateur aujourd’hui.

 Le management crée donc de la solitude quel que soit le « grade ».

 Celles et ceux qui sont pris entre le marteau et l’enclume peuvent être laminés.

Le syndicat CGT Finances publiques ne tolèrera pas que les situations de détresse que connaissent certains collègues ne soient considérées que d’un point de vue isolé et individuel par l’administration.

C’est à partir de ce constat, qui pourrait bien sûr être développé,
que la CGT Finances publiques 13 agit :

  • Pour faire cesser les oukases , le fait du Prince, l’arbitraire, l’absence de respect des agents.
  • Pour que le temps passé au travail ne soit ni un temps perdu, ni un temps regretté.
  • Pour que l’administration intervienne sitôt qu’une alerte ou un élément préjudiciable à la santé d’un agent est porté à sa connaissance.
  • Pour que la ou les causes soient identifiée-s
  • Pour que l’administration agisse afin que cela ne se produise plus
  • Pour que l’administration agisse et ne laisse pas démolir ses agents.

Ne laissez pas faire, ne vous laissez pas faire ! N’hésitez pas à contacter le syndicat et les élu-es du personnel CGT

La CGT Finances publiques 13
Tel. 0491179206 / 0491179767
cgt.drfip13@dgfip.finances.gouv.fr

www.financespubliques.cgt.fr/13


(1) Serge Karamazov in la Cité de la peur Film de Les Nuls

Article publié le 29 novembre 2013.


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