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30/06/2020 : CHSCT reprise d’activité contexte Covid 19 : liminaire de la CGT Finances 13

Déclaration liminaire CGT Finances 13 CHSCT du 30 juin 2020

« Il nous faudra demain tirer les leçons du moment que nous traversons, interroger le modèle de développement dans lequel s’est engagé notre monde depuis des décennies et qui dévoile ses failles au grand jour ».
« Il est des biens et des services qui doivent être placés en dehors des lois du marché »

Ces propos sont ceux du Président de la République en pleine crise du COVID.

Pour que de telles paroles ne restent pas vaines ni ne demeurent dans une novlangue produisant le contraire de ce qu’elle affirme, à l’instar des politiques sociales et économiques menées, il faut changer radicalement de politique : la période de destruction systématique des services publics, la logique du profit sans frein doit être stoppée. Cette crise n’est pas une parenthèse refermée contraire­ment à ce que pense ce ministère et ce gouvernement.

Oui il y a une urgence sociale, écologique et économique.
C’est le sens de la tribune et de la pétition publiées avec de nombreuses organisations syndicales, associatives qui revendiquent notamment un plan de développement de tous les services publics, une fiscalité bien plus juste et redistributive, un impôt sur les grandes fortunes, une taxe sur les transactions financières et une véritable lutte contre l’évasion fiscale ainsi qu’un plan de réorientation et de relocalisation solidaire de l’agriculture, de l’industrie et des services, pour les rendre plus justes socialement, satisfaire les besoins essentiels des populations et répondre à la crise écologique.

Ces propositions sont réalistes. Elles s’inscrivent dans une priorité de long terme qui devrait être celle des politiques publiques afin de rendre le meilleur service public à la population tout en garantissant des conditions de travail décentes à tous les agents.
En effet, les politiques publiques ce sont nos missions, nos emplois, statuts, qualifications.

Nous rappelons avec force notre opposition à la liquidation du CHSCT, comme le prévoit la loi Fonction publique de 2019 dans le volet de la prévention des risques. Pourtant, la période récente a démontré toute l’utilité des CHSCT.
Le copier-coller des structures en vigueur dans le privé ne pourrait servir de repère au projet de Comités Sociaux d’Administration.
En effet, pourquoi priver les agents et les usagers de l’outil indispensable qu’est le CHSCT ?
 Quid des conditions dans lesquelles auraient rouvert les accueils sans les multiples interventions des représentants du personnel et des acteurs de prévention ?
 Quid des conditions de travail durant le confinement ?
 Quid des dispositifs à installer pour protéger les agents à l’accueil ?
Quel suivi des mises en œuvre ?
 Quel retour d’expérience ?

Alors que nous n’avons aucun document préparatoire pour ce CHSCT, la CGT ne peut se satisfaire d’une réunion formelle. A l’instar des comités techniques,le CHSCT ne doit pas se réduire à une chambre d’enregistrement.

La dernière allocution du Président fut au final un satisfecit général de l’action du gouvernement pendant la crise, aucune leçon n’a été tirée à ce jour. L’exécutif use toujours de la même rhétorique des faits alternatifs alléguant que le démantèlement de l’Etat social ne va pas assez vite et que des difficultés ont surgi...

Conclusion il faudrait accélérer la réforme de l’État ! Un comble !

Ce ne sont pas les décisions des gouvernements, la casse des complémentarités, (exemple le médical dissocié du social), l’autonomie budgétaire, les critères de gestion ou encore la baisse de la dépense publique qui sont en cause ! Non non : ce sont les « lourdeurs » de l’État... Sous entendu celles de l’administration qui trouble l’eau des affairistes...

Aussi re-voilà le fameux CAP 2022, Monsieur Fournel Directeur de la DGFIP est en parfaite osmose avec le président, avec les contrats d’objectifs et de moyens adressés aux cadres pour les 3 prochaines années. Contrat signé dans l’urgence le 16 mars, pour faire comme si cette crise majeure et ses conséquences ne devaient en rien remettre en cause l’ordre des choses, remake de la « vision » présentée il y a un an par Darmanin et celle de sa géographie revisitée.

Par exemple, ils veulent fermer toutes les trésoreries. Nos trésoreries sont pour la quasi-totalité équipées de guichets anti hold-up, de vitres « sécurit ». Pas de frais supplémentaires, pas de bricolage, la vitre est là, l’usager aussi. Elles peuvent ainsi accueillir les usagers en respectant les normes de distanciation. Mais c’est contraire à la logique de rentabilité financière appliquée à nos missions.
C’est pourquoi Darmanin, Fournel, Bonnet persistent à vouloir les fermer alors que leur maintien permettrait de désengorger les SIP par exemple.

En liquidant le réseau de proximité, les usagers devront être redirigés vers des officines bidons, privées ou parapubliques, et zou, on interdit le paiement en espèce, et hop, les points de contacts sur le papier viennent satisfaire une propagande éhontée d’accueil sur RdV...
Nous avons les infrastructures dédiées existantes et opérationnelles, à condition que nos directeurs ne les sabordent pas.

Cette logique s’inscrit dans un cadre plus large dans lequel nos dirigeants cherchent à allumer un contre-feu à l’extraordinaire mouvement de solidarité qui a permis depuis 3 mois de faire face dans la crise du COVID.
Cette solidarité a été rendue possible par la culture du service public et non par celle de la performance et de la rentabilité financière. Cette culture se caractérise non pas par un sens du devoir sacrificiel mais par la coopération, la complémentarité dans l’exercice des missions pour assurer l’égalité et la continuité du service public.

Cependant, cette solidarité dans la crise compte aussi des morts parmi les soignants à cause de l’incurie des gouvernements successifs. Ne l’oublions pas.

Cette crise a révélé au grand jour l’état de délabrement de nos services publics et particulièrement ceux de la Santé.

Aussi, les ratios débiles, les reporting à la noix, les indicateurs qui ne produisent rien sinon de la solitude au travail et une fuite en avant ; tout ceci est apparu dans la colonne du ni fait ni à faire, ni du passif, ni de l’actif dans cette période de crise. Alors vite , il faut remettre en marche la pensée unique et la mécanique du fameux « il n’y a pas d’alternative ».
Il faut accélérer ce qu’ils appellent « les réformes » et dessouder les solidarités.

Cela passe alors par la division calculée, à travers l’instrumentalisation de la prime covid, laquelle n’a jamais été réclamée par les agents. Mais pour ce gouvernement, le scénario d’anticipation du Rifseep est bien tentant. Mérite, arbitraire, opacité.
Délégation au local. Enveloppe contrainte, quotas.

Cette prime, certains agents l’ont refusé, d’autres ont décidé de la partager. La majorité (presque 80% des agents de la Drfip 13) n’en verra pas la couleur.
Le collectif et la solidarité, ça ne s’achète pas en faisant le coup de la prime et en excluant l’immense majorité des agents, lesquels, sans travail, l’étaient aussi objectivement parce que leurs missions n’étaient pas dans le PCA et surtout car l’administration a été incapable de leur fournir le matériel nécessaire.

Mais la prime peut aussi devenir un facteur déclencheur.

Elle peut servir de comburant et permettre de raviver l’aigreur et la petitesse de certains responsables d’unité qui managent par le stress. Oui, certains ont vu leur autoritarisme se diluer un temps avec le travail à distance, avec les ASA, rendant inaccessible une gestion du personnel selon leur bon vouloir. Ils sont frustrés.

Que certains puissent se repaître de rumeurs, d’a priori, personne ne peut l’empêcher.

Par contre que le positionnement hiérarchique influe sur la considération des agents ou encore sur leurs conditions de travail en alourdissant la charge mentale de collègues qui ont souvent dû concilier la garde des enfants, des pathologies, un stress et un sentiment d’isolement, combiné à un éloignement malgré eux du collectif de travail, certains après un mois de confinement n’avaient aucune nouvelle de leur service, la CGT ne laissera pas l’arbitraire s’installer.

Nous serons aussi vigilants sur l’évaluation professionnelle des agents pour éviter toute dérive.

La CGT partage l’urgence de procéder à la reconnaissance de l’engagement des agents des finances publiques, mais de TOUS les agents pour leur engagement QUOTIDIEN, pas uniquement durant cette crise !

Pour la CGT, le seul chantier urgent et prioritaire est la reconnaissance de tous les agents :

  • par une augmentation conséquente du point d’indice,
  • par un véritable plan de qualification,
  • par le renforcement des droits et garanties et des conditions de vie au travail,
  • par un plan d’investissement ambitieux pour consolider et développer l’ensemble de nos missions.

Car s’il fallait ne retenir qu’une seule évidence, suite à cette période c’est que parmi les acteurs de la continuité de l’État et de la gestion de cette crise, les agents des finances publiques ont joué un rôle essentiel.

Ce que cette crise n’a pas du tout modifié, c’est que les agents des finances publiques ont été présents et ont assuré la continuité de l’État grâce à leur conscience professionnelle et à leur engagement. Cet engagement a été intense car durant cette crise la masse de travail a pu augmenter, le travail confiné s’est exercé dans des conditions dégradées engendrant TMS et isolement. avec parfois du matériel personnel, parfois même alors que les agents étaient en ASA, voire en garde d’enfants...

Concernant la gestion de la crise. Si l’administration a très vite réagi aux préconisations gouvernementales du confinement, si le PCA a été vite mis en place même s’il a nécessité des ajustements, la DGFiP a été comme beaucoup, victime du manque d’anticipation et de l’absence de stocks stratégiques, depuis le stock de PC portable voire l’absence incompréhensible de clés USB bootables jusqu’aux protections comme les masques ou le gel hydroalcoolique. Même l’essuie-tout dans les sanitaires a manqué et manque encore parfois.

La CGT affirme que sans l’engagement des agents, et l’appui des représentants du personnel, la situation aurait été bien pire.

Concernant le PRA et la mise en place de la distanciation physique, la CGT considère que la politique immobilière de l’État doit être revue. En effet, déjà non efficiente sans crise, la conception du travail en open space, plateaux marguerites etc, montre encore plus ses limites. Si les épidémies doivent faire partie de notre vie, comme le prétendent certains spécialistes, voire dans l’hypothèse d’une deuxième vague, la politique immobilière telle qu’elle est aujourd’hui se trouve hors sol avec ses mètres carrés/agents et sa soi-disant rationalisation des espaces alloués par agent.

Notre rôle est de défendre les agents des finances publiques, de l’Insee, des Douanes, il est aussi de défendre nos valeurs pour le progrès social, nous l’assumons pleinement.

Cela passe aussi par le B.A-BA des conditions de la reprise : l’hygiène des locaux.

Nous demandons communication, une nouvelle fois au CHSCT, du marché du nettoyage pour l’ensemble des services du périmètre Finances 13.

Madame la Présidente, quand ces documents seront mis à disposition des membres du CHSCT ?

 Concernant la médecine de prévention, le CHSCT 13 doit être informé du dispositif mis en place dans le cadre de la reprise d’activité pour les agents fragiles.

 Les médecins et assistantes sociales nous ont alerté sur les risques de décompensation après le confinement. La CGT souhaite connaître le dispositif arrêté pour faire face à d ’éventuelles sollicitations ou signalements.

 Enfin la CGT Finances 13 dénonce le recours à un audit commandé auprès de cabinets privés Alixio et Socotec dont l’approche libérale du Travail comme la proximité avec le pouvoir politique en place.est notoire.

Cet audit a pour objet une évaluation au plan national des conditions de la reprise.
Alors que les ressources existent en interne avec les prérogatives dont bénéficient les ISST, voilà certainement avec le recours à ce type des prestataires une approche de la prochaine gouvernance des comités sociaux économiques.

La crise n’est pas terminée ! C’est pourquoi vous devez sans attendre tirer les leçons qui s’imposent pour l’amélioration du service public.

Une fois de plus, c’est la mobilisation des agents publics en déployant leur savoir-faire et leur professionnalisme qui a évité la catastrophe.

Les représentants CGT siégeant au CHSCT défendent plus que jamais les missions et les conditions de travail de tous les agents.

Article publié le 30 juin 2020.


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