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03/07/2020 : Prime covid. A la Drfip 13,combien de divisions ?

La crise sanitaire et le confinement qui en a été la conséquence ont été des révélateurs pour l’ensemble de la société. Certains ont mis en œuvre -et d’autres ont redécouvert- les vertus de la solidarité, de l’unité, la valeur essentielle des services publics, et le rôle indispensable de ceux dont on disait peu avant « qu’ils ne sont rien ».

L’organisation des services dans le cadre du PCA et du PRA ont montré aussi la solidarité des agents des Finances Publiques et la capacité collective à partager les différents modes de travail ou de confinement qui furent nécessaires.
Conscients de l’intérêt collectif plus que l’intérêt personnel, les agents ont soutenu aussi bien le service public en présentiel ou en télétravail, sans faire procès à ceux qui, à cause de pathologies ou d’enfants à garder, ne pouvaient participer à cet effort.

La DGFIP, et la DRFIP 13 dans sa roue, ne l’ont pas compris, ou choisissent d’en faire fi.

Comment interpréter ce choix mesquin, grotesque, infantilisant, de cette prime versée dans l’opacité et l’arbitraire le plus total ?

Rappelons d’abord que ce que les agents attendent, ça n’est pas une obole ponctuelle, mais une vraie revalorisation salariale, au travers d’une significative augmentation du point d’indice.

Partout, l’activité des services fut le fruit d’un travail collectif, entre présentiel et télétravail. Au sein de chacune de ces activités, le travail fut également, et comme toujours, le résultat d’un partage des tâches.
Quelle conclusion en tire la DGFIP ? Il faut verser une prime, mais à 30% des agents au maximum, à environ 20 % dans les faits.
De plus, certains auront 1000€, d’autres 330€. Les autres rien. Quand bien même auraient-ils été régulièrement présents, puisque l’enveloppe de 30% ne permet pas de récompenser l’ensemble des agents, mais une maigre fraction d’entre eux.

Élégant, classieux. Et cette division en deux niveaux de prime, du simple au triple. Quel sens y trouver ?
Comment demander à un chef de service de favoriser nettement l’un au détriment de l’autre, si dans son service il n’est pas clairement avéré qu’au moins un de « ses » agents aurait effectué le triple de l’effort accompli par les autres ? Grotesque.

Quelle intention y trouver si ce n’est dresser les agents les uns contre les autres, en suscitant jalousie, sentiment d’injustice, déception ? Si l’intention n’y est pas, alors l’imbécillité est confondante.

Les agents savent, en dépit des efforts déployés par le management attardé de la DGFIP, que le travail, c’est un collectif.
Que certains sont plus doués pour les chiffres, d’autres plus littéraires ; les uns comprennent vite, d’autres ont besoin de plus de temps. Certains ont une santé de fer, d’autres souffrent de pathologies. Les uns ont des enfants à aller chercher à l’école, d’autres non. Il y a de jeunes agents sans expérience, et des anciens qui le furent auparavant. C’est cette diversité qui constitue le collectif de travail, dans lequel, sans compétition entre tous, que les connaissances se mutualisent, que le travail se répartit, que les forces ajoutées créent le service public que nous sommes.

C’est dans cet esprit que les agents de certains services de la Drfip 13 et d’autres encore sur le territoire national, ont choisi de mutualiser cette prime, de refuser que la direction favorise l’un au détriment de l’autre.

C’est dans ce même esprit que des chefs de service ont refusé de classer arbitrairement et injustement les agents, comme le demandait la direction.

Les directions locales de notre administration sont complices de cette volonté de diviser les agents, d’être un moteur d’injustice.

Si vous n’êtes pas capable de travailler pour la justice, l’équité et le respect des agents, nous ferons le boulot à votre place, voilà le message qui vous est adressé par ces agents « partageux ».

Et qu’on ne nous dise pas que la direction ne pouvait faire autrement.
Dans un pays capable d’avoir construit un accélérateur de particules, et d’avoir eu pour ministre de l’intérieur une particule ralentie sans que l’ordre public ne s’y effondre, nous aurions de la peine à croire que nous ne pouvions changer la répartition de cette prime injuste et minable. Partageons-là !

Article publié le 3 juillet 2020.


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