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18/09/2024. Interview de Sophie Binet dans l’Humanité Dimanche. "Il faut rompre avec le syndicalisme par procuration, encourager ceux qui partagent le discours de la CGT à se syndiquer".

L’interview complète de Sophie Binet est en téléchargement ci-contre - Temps de lecture 9mn

|(...) Durant le mouvement contre les retraites, les grèves ne se sont pas étendues parce que les déserts syndicaux sont trop nombreux. Les taux de syndicalisation sont faibles. Il faut rompre avec le syndicalisme
par procuration, encourager ceux qui partagent le discours de la CGT à se syndiquer (...)

(...)
Q-En réponse, vous appelez à une journée de mobilisation le 1er octobre. Quelles sont les priorités de la CGT ?

SB- Ce sont les syndicats de retraités qui ont initié le 1er octobre. Nous l’avons confédéralisé car c’est une
date unitaire. C’est aussi le jour de l’arrivée du budget 2025 à l’Assemblée. Cet exercice est central pour nos vies.
Sans mobilisation nous risquons une violente austérité :
 jours de carence,
 franchises médicales,
 coupes dans les services publics.

Nous le disons à Michel Barnier : pour redynamiser nos services publics, les impôts des plus riches et des multinationales devront augmenter.
De plus, il est intolérable que les 170 milliards d’aides publiques à destination des entreprises ne soient pas
conditionnés à des impératifs sociaux et environnementaux.
Nous irons arracher les augmentations de salaires, à commencer par l’indexation sur les prix et une réévaluation du Smic. Sans mobilisation, Emmanuel Macron continuera sa politique de casse sociale.
Mais, grâce au sursaut populaire à la suite de la dissolution, le chef de l’État n’a jamais été aussi fragilisé. Après
avoir évité le pire, l’arrivée de Bardella à Matignon, nous voulons gagner le meilleur. Macron ne comprend que le rapport de force. Or, la force est avec nous. Ne nous laissons pas emporter par le fatalisme, ayons conscience des points marqués depuis 2022.

Q-Lesquels ?

SB- Nous avons empêché une victoire du RN. La gauche est arrivée en tête des législatives anticipées, ce qu’aucun commentateur n’avait prédit. Emmanuel Macron ne contrôle plus rien dans le pays. Sa capacité
d’action est contrainte par le Parlement.
Le gouvernement Barnier va être le plus faible de la Ve République. Le chef de l’État a dû abandonner les réformes d’assurance-chômage, du logement, de l’audiovisuel public, de la fonction publique, du Code du travail. Ces victoires ont été arrachées par la mobilisation et par les urnes.
Sans la dissolution, nous nous préparions à une rentrée de résistance.
Nous sommes désormais en situation de conquête sociale. Qui aurait annoncé, un an en arrière, que le débat de cette rentrée serait l’abrogation de la réforme des retraites ? Une majorité de députés s’y disent disposés.(...)

Interview complète en téléchargement ci-contre.

Article publié le 18 septembre 2024.


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