12/04/2020 : Lou Gabian d’avril 2020. Le journal de la CGT Finances publiques 13.
Au sommaire :
Edito : Construisons ensemble le jour d’après
L’EDITO
Dehors il fait beau.
Des silhouettes anonymes se dessinent sur la ligne de crête. Il ne faut pas qu’ils tombent. Ce sont les premiers de cordée, celles et ceux qui ont une activité essentielle. Elles bossent, ils bossent.
Si quelque chose ruisselle, c’est leur suée. Il ne faut pas que cela
soit des larmes.
Pendant ce temps Gérald Darmanin, notre ministre, lui, appelle à faire des dons, alors que la cagnotte existe déjà, elle s’appelle la Sécurité Sociale !
Une manière d’occuper l’espace médiatique en période de confinement.
Peut-être aussi s’adresse-t-il aux riches, aux très riches, non pas pour qu’ils « donnent », mais pour les rassurer, leur dire justement que lui, le ministre du budget, il ne leur prendra pas plus si ce n’est rien.
Flat tax sur les dividendes, CICE, exonérations de cotisations sociales, progressivité de l’impôt quasi plane, exonérations de cotisations sociales, ISF supprimé, optimisation fiscale, continuons comme ça.
Devant la débâcle de la « gestion de crise », les puissants préfèrent contenir, contraindre, pucer chacun.e dans une formidable renvoi à la responsabilité individuelle culpabilisante, nouveau totalitarisme des comportements : l’Homo oeconomicus si entreprenant devient Confinus, pour mieux dissimuler les conséquences de la casse de l’Etat social entreprise depuis 25 ans, à coup de
RGPP, de MAP, de CAP 2022, de démantèlement des organisations et structures de solidarité, au premier rang desquels l’hôpital public.
Pensez donc ! Avoir des masques (périssables) en stock, c’est immobiliser inutilement du capital alors que l’hôpital doit fonctionner comme une entreprise, à flux tendu et dégager du bénéfice.
Nous voyons le résultat. Sans parler des dizaines de milliers de lits fermés, des mois de lutte des soignants.
Pour le pouvoir, oublions tout ça. Il vaut mieux se concentrer sur la « distanciation sociale ».
« Distanciation sociale » !? Alors qu’après avoir créées des zones de pauvreté et tandis que la gentrification regroupe le gratin dans des quartiers chics hors d’atteinte par « les moins favorisés », les images circulent de ces pauvres qui continuent d’aller au marché de Noailles ou se côtoient, les inconscients, les criminels !, dans la promiscuité du marché aux puces.
A Marseille, la police verbalise les associatifs qui s’occupent de la soupe populaire.
Voilà, sur fond de racisme « ordinaire » que surgit le racisme social, qui s’il n’est pas nouveau, permet de justifier ce que Foucault avait déjà théorisé : le mal social est conçu sur le modèle de l’épidémie.
La pandémie sera bientôt de la faute aux pauvres. Surtout ne questionnons pas les ravages du néo-libéralisme.
Pendant ce temps, dans les entrepôts d’Amazon ou ailleurs, pour du futile marchandisé, des salarié.es risquent la contagion. Et la ministre du travail fustige les défaitistes qui ne travailleraient pas.
Voilà la millionnaire du gouvernement aux avant postes ! Restez chez-vous nous rappellent pourtant les messages de prévention.
Et après ? De la CGT à Greenpeace, d’Attac à CCFD -Terre solidaire, 16 organisations ont publié un appel commun : « Plus jamais ça ».
Lisez-le, signez-le. un appel "à toutes les forces progressistes et humanistes [...] pour reconstruire ensemble un futur, écologique, féministe et social, en rupture avec les politiques menées jusque-là et le désordre néolibéral".
–La controverse ASA vs COVID : pour décider de notre culpabilité, nous sommes souvent notre juge le plus sévère !
–Chorus ou Usual Suspects ? Salut à toi télétravailleuse, télétravailleur !
–Nouveau réseau de proximité : pendant le confinement, les affaires continuent.
– Missions essentielles ou prioritaires ? C’est pas pareil.
–Fiscalité des particuliers : 2020, ça PAS ou ça CASSE ? Campagne IR.
